Ce qui change à la rentrée 2024

La ministre de l’Education nationale démissionnaire, Nicole Belloubet, a tenu à inaugurer la rentrée 2024, lors de sa conférence de presse tenue le 27 août dernier. Parmi les mesures gelées, focus sur ce qui évolue.

Nouveaux programmes 

L’Education morale et civique a été revisitée pour chaque niveau scolaire, prévoyant une place plus importante pour l’Education aux médias et à l’information ainsi qu’au développement durable. Les nouveaux programmes entreront en vigueur dès cette rentrée scolaire en CP, CM1, 5e et en seconde générale et technologique. Les élèves de 5e devront également présenter un projet en lien avec ce programme.

Les programmes d’Education à la vie affective et relationnelle, en primaire, et l’Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle dans le Second degré sont, eux, “en cours de finalisation”, a assuré Nicole Belloubet. Le ministère précise y avoir inclus l’enseignement de « l’égalité entre les femmes et les hommes, tout en luttant contre toutes les formes de discriminations liées au sexe, au genre, à l’identité de genre et à l’orientation sexuelle. »

Généralisation des évaluations nationales 

Les évaluations nationales de rentrée vont être généralisées aux élèves de CE2 et de CM2. Les tests seront “de même nature” que ceux déjà distribués aux élèves de CP, CE1 et CM1, a complété le ministère. Nicole Belloubet a justifié cette décision par la volonté d’aider les enseignants à “adapter leurs enseignements à la réalité de leurs élèves”. Au collège, cette généralisation aux niveaux 5e et 3e pourra se faire sur la base du volontariat des établissements.

Interdiction des téléphones portables

Conformément aux recommandations de la Commission Ecrans, environ 200 collèges expérimenteront la « pause numérique », à savoir l’interdiction des téléphones portables dans l’enceinte des établissements scolaires. Cette mesure devrait être généralisée à l’ensemble des écoles et des collèges à partir de janvier 2025. Nicole Belloubet n’en a pas détaillé les modalités de mise en œuvre qui dépendront des collectivités territoriales.

Groupes de besoin

Nicole Belloubet insiste sur la terminologie : ce sont bien des « groupes de besoins », et non de « niveaux », qui seront mis en place en 6e et en 5e, en cours de français et de mathématiques. « Quelles qu’en soient les modalités de mise en œuvre » préférées par l’établissement, cette mesure entend favoriser la différenciation pédagogique, sur des points spécifiques du programme, « sur des temps déterminés dans l’année ». La ministre a également assuré que 1500 postes d’enseignants ont été pourvus afin de mettre en œuvre cette mesure, et que les éventuels manques de personnel seront « palliés le plus tôt possible ».

Réforme du lycée professionnel

Le dernier chapitre de la réforme du lycée professionnel entrera bien en vigueur à la rentrée. En fin d’année, les élèves de terminale pourront choisir entre six semaines complémentaires de période de formation en milieu professionnel (PFMP) ou de « préparation à la poursuite d’études », qui ne sont pas comptabilisées pour se présenter au baccalauréat. Le nombre de semaines de PMFP obligatoires a ainsi été réduit de 22 à 20 semaines. Par ailleurs, le « chef d’œuvre » à réaliser au cours de la formation devient un « projet », « dont le caractère pluridisciplinaire n’est plus obligatoire ».

Réforme du brevet 
Gelée en attente d’un nouveau gouvernement, la ministre démissionnaire a affirmé l’“urgence” d’achever la réforme du brevet 2025. Les textes prévoient de faire peser davantage les épreuves terminales dans la notation finale, à hauteur de 60%, contre 50% auparavant. L’épreuve d’histoire-géographie devrait intégrer une partie relative à l’EMC. Cependant, la ministre a confirmé la fin de l’harmonisation académique des notes, introduite cette année, qui a fait perdre 3 points à la moyenne nationale.

Lancement de la Prépa-seconde

Les élèves admis en classe de seconde n’ayant pas obtenu leur brevet pourront intégrer une “prépa-seconde”, une année de transition pour préparer l’entrée au lycée, également présenté par la ministre comme “un dispositif de prévention du décrochage”. A l’heure actuelle, moins de 1 000 élèves se sont portés volontaires à cette expérimentation. Le ministère s’attend à une augmentation imminente des chiffres, dès la fin des dernières affectations en l. L’objectif est d’ouvrir a minima une classe par département.

Nouveaux dispositifs pour les élèves en situation de handicap

Plusieurs mesures proposées lors de la Conférence nationale du handicap de 2023 verront le jour à la rentrée. Les élèves “admis dans un établissement ou service médico-social” recevront un numéro d’identification national (INE), réservé jusqu’alors au suivi des élèves inscrits dans un parcours classique. Nicole Belloubet a également assuré le “déploiement” des structures adaptées, à commencer par 11 000 classes Ulis, réparties de la maternelle à la terminale. 100 pôles d’appui à la scolarité ouvriront également dans l’Aisne, l’Eure-et-Loir, la Côte-d’Or et le Var. Cette expérimentation regroupant des personnels de l’Education nationale et du secteur médico-social. Elle a été présentée par la ministre comme “une réponse plus rapide et plus efficiente” que les pôles inclusifs (Pial), aux problématiques rencontrées par les familles d’élèves en situation de handicap.

3000 postes supplémentaires d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) ont également été pourvus. Cette mesure s’ajoute à l’engagement de l’Etat à mieux reconnaître le métier d’AESH, en prenant en charge leur rémunération sur la pause méridienne, permettant leur emploi à temps plein.

Source: https://www.apel.fr/actualites/ce-qui-change-la-rentree-2024